Effet multiplicateur : une valse à deux temps, au rythme du baril
Le récent article Oil shocks and their impact on government spending multipliers in MENA countries (Tahri, Saidi et Alrashidi, 2025) aide à comprendre comment les fluctuations des prix du pétrole ainsi que les différents types de chocs pétroliers (offre ou demande) influencent les politiques budgétaires dans les pays du CCEAG. Dans ces économies exportatrices, le pétrole est le principal moteur financier : lorsque son prix augmente, les gouvernements disposent de ressources accrues pour investir dans l’économie, tandis qu’une baisse limite leurs marges de manœuvre. S’appuyant sur des données allant de 1980 à 2023 et utilisant des modèles économétriques (SVAR/P-SVAR), l’étude décompose l’impact des chocs pétroliers en distinguant deux types d’événements selon l’évolution simultanée des prix et des volumes de production.
Les auteurs s’appuient sur le cadre théorique de Cunado et Perez (2014) pour adapter leur analyse en fonction de la nature des chocs. Lorsque les prix et les volumes augmentent ensemble, cela traduit un choc de demande, souvent lié à une reprise économique mondiale. À l’inverse, si le prix monte tandis que la production chute (ou vice-versa), le choc est interprété comme un choc d’offre, pouvant résulter de perturbations dans la production ou de décisions stratégiques de l’OPEP. On peut comparer cela à un marché où, en temps normal, une augmentation de la demande entraîne une hausse de la production, alors qu’une rupture dans la chaîne d’approvisionnement provoquerait une divergence entre ces deux indicateurs.
L’étude quantifie l’effet multiplicateur, mettant en lumière l’impact plus que proportionnel des dépenses publiques en fonction des variations des prix du pétrole. Par exemple, en période de hausse des prix, le multiplicateur total – c’est-à-dire l’effet sur le PIB d’une augmentation des dépenses publiques – atteint 0,5, permettant ainsi aux gouvernements d’investir rapidement dans des projets structurants. En revanche, lors d’une baisse des prix, ce multiplicateur chute à 0,3, reflétant une approche plus prudente pour préserver la stabilité budgétaire. L’étude démontre que cette asymétrie est particulièrement visible pour les investissements en capital, essentiels pour financer des mégaprojets, où le multiplicateur peut monter jusqu’à 0,6 en cas de choc positif. En outre, les résultats du papier indiquent que le multiplicateur budgétaire est significativement plus sensible aux chocs d’offre qu’aux chocs de demande dans les pays exportateurs de pétrole.
Ce différentiel pourrait s’expliquer par la dynamique cyclique induite par les prix du pétrole : en période de prix élevés, la confiance accrue des agents économiques et la relance de l’investissement privé amplifient les effets d’entraînement. À l’inverse, en période de prix bas, la prudence des ménages et des entreprises, couplée à un repli des investissements, limite la transmission de l’impulsion budgétaire. Par extension, cela indique que l’efficacité de la politique budgétaire dans les pays exportateurs de pétrole dépend étroitement du cycle pétrolier : elle est plus forte en période de prix élevés grâce à la confiance et au dynamisme de l’investissement privé, mais perd en efficacité en période de prix bas, rendant plus difficile la relance économique par la dépense publique.
Ces constats ont des implications politiques majeures pour les pays du CCEAG. D’un côté, l’étude conduit à montrer que le multiplicateur budgétaire est plus élevé en période de prix élevés, ce qui justifie de concentrer dans ces périodes les dépenses sur des investissements productifs à fort impact. D’un autre côté, cette approche pourrait prêter à débat, car elle semble privilégier une dynamique alignée sur le cycle économique : elle recommande une plus grande prudence budgétaire en période de baisse des prix (où l’efficacité de la dépense publique se réduit).
L’analyse met en lumière la forte dépendance des économies du CCEAG aux revenus pétroliers, non seulement pour financer les dépenses publiques, mais aussi dans l’efficacité même de leur politique budgétaire. Aussi, Tahri, Saidi et Alrashidi rappellent l’urgence de diversifier l’économie dans une région historiquement tributaire des revenus tirés des hydrocarbures. La faible réactivité des multiplicateurs pour les dépenses non pétrolières (inférieure à 0,3) met en lumière la nécessité de réformes structurelles pour stimuler des secteurs alternatifs, moins vulnérables aux fluctuations du pétrole. La diversification est essentielle pour préparer un avenir économique où la croissance ne dépend plus exclusivement du prix du pétrole, mais est soutenue par une base économique plus robuste et diversifiée, qui autorise des politiques budgétaires contracycliques. Cette nécessité est d’autant plus forte que, d’une part le phénomène décrit par cette étude donne à la politique budgétaire un effet procyclique de nature à accroître l’amplitude des cycles, et donc les risques de surchauffe en haut de cycle, et de dépression en bas de cycle, et d’autre part ces pays n’ont pas la maîtrise de leur policy mix, leur monnaie étant arrimée au dollar US.
Ce contexte met en évidence l’impératif de réformes sectorielles ambitieuses. La dépendance aux revenus pétroliers demeure en effet élevée, représentant encore plus de 65% des recettes budgétaires moyennes du CCEAG en 2024.
Leila Larbi, Adjointe au Chef de Service économique régional et Conseillère financière régionale
Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier
Morgane Abbas, Analyste Macroéconomie et Finance
Pétrole et gaz
Brent 14/02/2025 à 12h00 GST : 75,466 USD/Bbl
Le cours du Brent s’établit ce vendredi 14 février à midi à 75,466 dollars le baril, enregistrant une légère hausse par rapport à la semaine précédente (+0,6 dollars). Cette progression s’inscrit dans un contexte de report de mesures commerciales restrictives et d’une demande mondiale en augmentation, malgré des incertitudes liées à la Chine. Toutefois, cette hausse reste contenue par des facteurs structurels du marché, notamment la gestion de l’offre par l’OPEP+ et l’évolution des stocks stratégiques dans les grandes économies importatrices
Du côté de la demande, le report de l’application de nouveaux droits de douane américains réciproques et généralisés, annoncés par le président américain et susceptibles d’entrer en vigueur à partir de début avril, ont soutenu les prix en atténuant les craintes d’une guerre commerciale immédiate. Par ailleurs, la demande mondiale de pétrole poursuit sa hausse, atteignant 103,4 millions de barils par jour (m/bpj) pour le mois de février selon JP Morgan, soit une augmentation de 1,4 m/bpj en glissement annuel. L’OPEP, dans son nouveau rapport mensuel, prévoit également une croissance soutenue de la demande en 2025 (+ 1,1 m/bpj en moyenne) et 2026. Dans ce contexte, les niveaux de stocks stratégiques chinois, estimés à 310 jours en février contre 280 jours un an plus tôt, jouent un rôle crucial en réduisant leur besoin immédiat d’importations et en amortissant les fluctuations des cours.
En revanche, la situation en Chine demeure un point de vigilance, puisque la demande chinoise aurait déjà dépassé son pic selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Ce dépassement du pic s’accompagne d’une diversification énergétique accrue, avec une accélération des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et une progression des renouvelables, réduisant la dépendance aux hydrocarbures. Ainsi, selon Wood Mackenzie, la consommation chinoise reculerait de 620 000 bpj au premier trimestre, en raison d’un ralentissement industriel et d’une contraction du secteur immobilier.
Du côté de l’offre, les perspectives de pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie, dans un contexte de rapprochement entre les chefs d’état américain et russe, modèrent la hausse du prix du pétrole en laissant entrevoir un éventuel assouplissement des sanctions américaines sur le pétrole russe. Cependant, les analystes de S&P Global estiment que cet assouplissement resterait marginal en l’absence de levée des sanctions secondaires, qui restreignent l’accès des producteurs russes aux financements internationaux. Pour rappel, les sanctions imposées début janvier par Washington contre la Russie et de l’Iran avaient entraîné un pic des cours. Toutefois, selon des nouveaux chiffres de l’AIE, la Russie aurait tout de même augmenté de 100000 bpj sa production de pétrole brut au cours du mois de janvier pour atteindre une production de 9,2 m/bpj, réussissant à contourner (du moins en partie) le régime de sanctions. Cette hausse de la production ne s’est cependant pas traduite par un renforcement des revenus russes, le brut Urals se vendant en moyenne 48 dollars le baril, soit un différentiel négatif de 28 dollars par rapport au Brent. Ainsi, l’impact du rapprochement américano-russe sur les cours du pétrole doit être relativisé et mis en perspective avec ces nouvelles données.
L’OPEP+ a décidé de prolonger ses quotas de production actuels jusqu’à la fin de 2026, avec des réductions volontaires de 2,2 millions de barils par jour maintenues jusqu’à la fin du premier trimestre 2025, suivies d'une restauration progressive de la production jusqu’en septembre 2026. Les Émirats arabes unis bénéficieront d'une augmentation de leur quota de 300 000 barils par jour entre avril 2025 et septembre 2026, reflétant les tensions internes sur les capacités de production. Parallèlement, la production de pétrole de schiste aux États-Unis continue de croître, avec une production moyenne prévue de 13,59 millions de barils par jour en 2025, soit une augmentation de 500 000 barils par rapport à 2024, principalement portée par le bassin permien. Par ailleurs, les risques géopolitiques en mer Rouge persistent, notamment avec le sabotage du pétrolier MV Sounion transportant 1 million de barils en janvier 2025, entraînant une hausse de 18 % des coûts d'assurance des cargaisons et le détournement de 34 % du brut via le Cap de Bonne-Espérance, allongeant le transit de 10 jours.
Pour finir, la hausse des stocks de pétrole brut aux États-Unis limite également les effets de la croissance de la demande sur les prix. En parallèle, l’augmentation des positions vendeuses des hedge funds, en hausse de 12 % cette semaine selon la CFTC, reflète une anticipation baissière du marché, alimentée par la progression des stocks stratégiques américains et le maintien d’un dollar fort sous l’effet de la politique monétaire de la Fed.
Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier
Morgane Abbas, Analyste Macroéconomie et Finance
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
Pétrole: l’OPEP maintient ses prévisions de la demande mondiale de pétrole pour 2025 et 2026 – Dans son rapport mensuel de février, l'OPEP a maintenu sa prévision d’une croissance soutenue de la demande mondiale de pétrole en 2025 et 2026, estimant une hausse de 1,45 million de barils par jour (m/bpj) en 2025 et 1,43 m/bpj en 2026, des chiffres inchangés par rapport au mois dernier. Elle attribue cette dynamique aux déplacements aériens et routiers, tout en écartant un impact significatif des éventuelles tensions commerciales sur la croissance économique. Cette vision optimiste contraste avec celle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui anticipe un pic de la demande mondiale cette décennie, en raison de la transition énergétique. L'AIE prévoit d'ailleurs une croissance plus modérée de 1,05 m/bpj en 2025, bien que l'écart entre les deux institutions soit moins marqué qu'en 2024, où leurs projections avaient fortement divergé. L'OPEP met également en garde contre l’incertitude introduite par la politique commerciale de la nouvelle administration américaine, qui pourrait générer des déséquilibres entre l’offre et la demande sans lien avec les fondamentaux du marché. Malgré cela, elle n’a pas révisé ses prévisions de croissance économique pour 2025. Enfin, le Brent est resté relativement stable après la publication du rapport, s’échangeant autour de 76 dollars le baril.
VC: la licorne saoudienne Tabby a levé 160MUSD lors d’un tour de série E et doublé sa valorisation à 3,3MdUSD – L'application saoudienne de services financiers et de shopping Tabby a levé 160 MdUSD lors d’un tour de financement de série E, portant sa valorisation à 3,3MdUSD. L'opération a été menée par Blue Pool Capital et Hassana Investment Company, avec la participation de STV et Wellington Management. Fondée en 2019, Tabby permet aux consommateurs d’effectuer des achats en ligne et en magasin en échelonnant leurs paiements en quatre versements sans intérêt. L’entreprise revendique 15 millions d’utilisateurs enregistrés et collabore avec 40 000 marques et enseignes, dont Amazon, Adidas, IKEA et Samsung, en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Koweït. Depuis son dernier tour de financement en octobre 2023, Tabby a doublé son volume annuel de transactions, dépassant 10 Md USD, tout en maintenant sa rentabilité. En novembre 2023, l’entreprise avait déjà levé 700 M USD en dette auprès de J.P. Morgan, en préparation de son introduction en bourse. En 2024, les startups de la région MENA ont levé 2,3 MdUSD, soit une baisse de 42 % en glissement annuel, malgré une hausse de 3,5 % du nombre de transactions (610 deals), selon Wamda. Le secteur fintech a dominé le marché avec 700MUSD levés via 119 deals, tandis que l'e-commerce a attiré 253 MUSD à travers 58 transactions.
RHQ: 600 entreprises étrangères auraient relocalisé leur siège régional en Arabie saoudite – Selon le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Falih, le nombre d’entreprises étrangères ayant relocalisé leur siège régional en Arabie saoudite s’élèverait à 600, contre 540 en novembre dernier, 350 en 2023, et 80 en 2022. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2024, les multinationales opérant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) et souhaitant contracter avec le gouvernement saoudien (appels d’offres dont le montant est supérieur à 1 M SAR soit 267 000 USD) doivent avoir un siège régional (RHQ) établi en Arabie saoudite. Cette initiative, pilotée par le ministère saoudien de l’Investissement (MISA), connue sous le nom de « programme RHQ » et annoncée pour la première fois en 2021, entre dans le cadre de la Vision 2030. Le MISA s’était initialement fixé l’objectif d’octroyer 480 licences RHQ d’ici 2030, dépassant ainsi largement son objectif. La majorité des RHQ seraient basés à Riyad, dans le King Abdullah Financial District (KAFD).
Energie, Industrie & Services
Industrie: le nombre d’usines dépasse la barre des 12000 en Arabie saoudite – Le ministre saoudien de l’Industrie et des Ressources minérales, Bandar Al Khorayef, a annoncé que le nombre d’usines en Arabie saoudite a dépassé la barre des 12000 en ce début d’année 2025, résultats des investissements faits par le Royaume pour développer et localiser son industrie. En effet, en octobre 2022, le Prince héritier Mohamed bin Salman, avait lancé la Nouvelle stratégie industrielle saoudienne dont l’un des principaux objectifs est de porter le nombre d’usines sur le territoire à 36000 à horizon 2035. Lors du lancement de la Vision 2030 en 2016, le pays comptait 7206 usines, soit une augmentation de près de 67 %. La région de Riyadh reste celle avec le plus grand nombre d’installations industrielles, suivi de la province orientale; et les petites usines représentent le plus gros des effectifs.
Eau : WABAG obtient un contrat de 371 M USD pour la station d’épuration indépendante d’Al Haer – La société indienne WABAG a remporté un contrat de 371MUSD auprès d’Al Haer Environmental Services Company pour l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction (EPC) d’une station d’épuration indépendante (ISTP). Cette station est développée par un consortium composé de Miahona Company (Philippines), Marafiq (KSA) et Besix (Belgique) pour le compte de la Saudi Water Partnership Company (SWPC), le principal fournisseur des projets d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées dans le Royaume. L’eau, son traitement, sa consommation, sa gestion et son approvisionnement font partie des principaux défis à relever pour le pays, l’Arabie saoudite étant l’un des pays qui consomme le plus d’eau avec une moyenne de 263 litres par habitant et par jour. Le gouvernement saoudien s’est par ailleurs fixé comme objectif de traiter 6,8millions de m3 d’eaux usées par jour d’ici 2035 et de parvenir à une couverture totale de son territoire. Pour l’instant, le taux de traitement des eaux usées varie considérablement d’une province à l’autre, il est de 78 % dans la région de Dammam, de 60 % dans celle de Riyad et de 50 % seulement dans celle de Djeddah.
Automobile: Masarat Mobility Park inaugure le premier centre automobile de KAEC – Masarat Mobility Park, un partenariat stratégique entre TASARU, Zamil Group, Alkhorayef et Dar Al Himmah, a annoncé la création d’un nouveau pôle automobile et de mobilité au sein de la cité économique et industrielle KAEC (King Abdullah Economic City). Ce projet, qui couvre une superficie de 2 millions de m², constitue une étape importante dans la mise en œuvre de la Vision 2030 et du développement industriel du Royaume. Le Masarat Mobility Park cherche en effet à renforcer le statut de l’Arabie saoudite en tant que destination privilégiée pour les secteurs de l’automobile et de la mobilité, tout en promouvant la diversification économique. Tirant parti de l'emplacement stratégique de la mer Rouge et de la zone économique spéciale (ZES) de KAEC, le parc devrait offrir une connectivité multimodale avec les services de transport maritime, aérien et routier, ainsi qu'avec les futures infrastructures ferroviaires. En parallèle de cette annonce, TASARU, Bahri Logistics et MOSOLF ont annoncé la création d’une joint-venture afin de fournir des solutions logistiques complètes adaptées aux besoins du secteur de l’automobile.
Numérique: NEOM et DataVolt signent un accord de 5 Md USD pour établir un campus IA en Arabie saoudite – Le gigaprojet saoudien NEOM, au Nord-Ouest de l’Arabie saoudite, a signé un accord avec DataVolt, développeur saoudien, pour établir un centre de données neutre en carbone. La première phase du projet, financée par un investissement initial de 5 Md USD, devrait être opérationnelle d’ici 2028. Situé sur la cité insulaire d’Oxagon, le projet de 1,5 GW intégrera une large gamme de solutions écoénergétiques, conformément à l’ambition du gigaprojet mais aussi afin de relever les défis mondiaux posés par les centres de donnés traditionnels. En effet, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), les centres de données consomment actuellement entre 1 et 1,3 % de la demande mondiale en électricité. Avec le développement des performances de l’intelligence artificielle, la consommation d’énergie liée au numérique devrait croître de façon exponentielle dans les années à venir, nécessitant de trouver des solutions plus durables et d’assurer une transition énergétique de ce secteur.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Le conglomérat industriel Ittihad International Investment a conclu l’obtention d’une facilité de crédit renouvelable (Revolving Loan Facility) liée au développement durable à hauteur de 450 M USD sur une période de 5 ans - Obtenue auprès de banques locales (Emirates NBD, Commercial Bank of Dubai, First Abu Dhabi Bank, Abu Dhabi Commercial Bank, Abu Dhabi Islamic Bank), elle devrait permettre àIttihad d’améliorer sa notation de crédit.
Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) for Distribution a annoncé pour l’année 2024 une croissance de 4,8% (en g.a.) de son bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (BAIIA), équivalent à un montant record de 1,05 Mds USD – Cette croissance reflète notamment une hausse de ses activités commerciales tierces (hors vente de carburant) ainsi qu’une expansion de ses opérations internationales (notamment en Arabie Saoudite et en Egypte). Le bénéfice net de l’entreprise pétrolière a cependant baissé de 7,0% (en g.a.), sous l’effet de l’introduction récente d’un impôt sur les sociétés de 9% aux EAU.
Le conglomérat International Holding Company a enregistré une baisse de 22% de son bénéfice net pour l’année 2024 (en g.a.). – Cela s’explique par des investissements stratégiques visant une croissance future (notamment l’expansion de filiales). Le chiffre d’affaires d’IHC a cependant augmenté de 54% en 2024.
Energie, Industrie & Services
Cyber: les EAU ont annoncé à l’occasion du WGS le lancement de leur Stratégie nationale de cybersécurité, une initiative approuvée pour cinq ans et reposant sur cinq piliers - Elle vise à garantir un environnement numérique sécurisé tout en accélérant l’innovation et en protégeant les infrastructures critiques. Face aux pertes mondiales liées aux cyberattaques, le pays a investi plus de 2 Mds USD pour renforcer son cadre de cybersécurité. De nouvelles politiques, dont une sur la cryptographie et des normes de cybersécurité, seront mises en place début 2025.
Mobilité aérienne: les EAU ont lancé la cartographie des couloirs aériens pour les taxis volants et les drones de transport - Ce projet, développé avec le TII et ASPIRE, vise à intégrer la mobilité aérienne avancée dans les infrastructures du pays. Dubaï teste les taxis volants depuis 2017 et la société américaine Joby Aviation a récemment demandé une certification pour opérer aux EAU. Les réglementations seront définies d’ici 20 mois, et les premiers taxis volants devraient être opérationnels en 2026.
Dubaï Loop: l’Emirat de Dubaï a annoncé le lancement du Dubai Loop, un projet de transport souterrain pour véhicules électriques sur 17 km avec 11 stations, permettant d’éviter les embouteillages - Un MoU entre la RTA et The Boring Company d’Elon Musk a été signé visant à concrétiser ce projet.
Immobilier: Emaar Properties a atteint un record de ventes immobilières de 70 Mds AED en 2024, en hausse de 72 % par rapport à l’année précédente - Le chiffre d’affaires a atteint un record de 35,5 Mds AED, soit une augmentation de 33 % par rapport à 2023. Le carnet de commandes immobilier du groupe dépasse désormais 110 Mds AED.
Qatar
Le ministre d’État aux Affaires énergétiques et PDG de QatarEnergy Saad Sherida Al-Kaabi, souligne la nécessité d'un mix énergétique mondial inclusif et «équilibré» lors de l’India Energy Week 2025 à New Delhi - Lors de la session plénière ministérielle d'ouverture de l'India Energy Week 2025 à New Delhi, Saad Al-Kaabi a souligné la nécessité de poursuivre les investissements dans le secteur du pétrole et du gaz afin de répondre à la demande énergétique mondiale croissante et d’éviter la volatilité des prix de l’énergie résultant des chocs d’approvisionnement. Il a également indiqué que «la pauvreté énergétique» est un problème grave dans le monde, où plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'énergie de base. En marge de l'événement, il s'est entretenu avec des dirigeants de grandes entreprises indiennes du secteur de l'énergie (Indian Oil Corporation, Gujarat State Petroleum Corporation Limited, Petronet Energy).
Qatar Investment Authority (QIA) accélère ses investissements dans l’intelligence artificielle (Databricks, Instabase, Cresta) aux Etats-Unis - QIA, investisseur historique de Databricks, ainsi que de nouveaux investisseurs, comme Temasek, Macquarie Capital et Meta, annoncent fin janvier 2025 participer à la dernière la levée de fonds (financement «série J») de l’entreprise américaine Databricks, spécialisée dans les données et l'intelligence artificielle et valorisée à 62 Mds USD. Par ailleurs, QIA mène le financement en«série D» (100 M USD) du californien Instabase, proposant une solution d'IA appliquée pour la gestion des données non structurées. Greylock Partners, NEA, Andreessen Horowitz et Index Ventures ont également participé à cette levée de fonds. Enfin, QIA a également participé en novembre dernier à la levée de fonds de série D, d’un montant total de 125 M USD, dans l’américain Cresta, plateforme d'IA générative de bout en bout pour les centres de contact. Les investisseurs de références Andreessen Horowitz, J.P. Morgan et Sequoia Capital ont également participé au tour de table.
Rasmal Ventures LLC, un fonds capital-risque qatarien, reçoit un financement de la Qatar Investment Authority (QIA) dans le cadre de son initative "Fund of Funds" - Rasmal Ventures (Rasmal Innovation Fund I LLC) est un fonds visant à soutenir des startups performantes et à favoriser leur expansion dans divers secteurs technologiques innovants, notamment la «fintech», le «SaaS B2B», la «healthtech» et l’intelligence artificielle. Pour rappel, l’initiative «fonds de fonds», lancée par la QIA en février 2024, a comme objectif d’investir plus d'1 Md USD dans des fonds de capital-risque internationaux souhaitant opérer localement au Qatar, prioritairement dans les secteurs de la technologie et de la santé.
QIA vient d’annoncer sa participation à la dernière levée de fonds du développeur de jeux vidéo britannique Voldex - Voldex a été initialement fondée par Alex Singer en tant que développeur de serveurs de jeux sur Minecraft en 2015 avant de se concentrer sur Roblox en 2018. Voldex est réputé pour sa bibliothèque de jeux de premier plan (Driving Empire, NFL Universe Football) sur la plateforme Roblox.
Le ministère des Communications et des technologies de l’Information (MCIT) lance le programme « Scale Now », destiné à soutenir les entrepreneurs du numérique - Le programme s’articule autour de trois axes principaux: (i) le renforcement des capacités et le mentorat, (ii) le soutien à la mise sur le marché au niveau local et (ii) le soutien à la préparation à l'expansion.Il vise à permettre aux start-ups d'établir de nouveaux partenariats avec les leaders du marché local, améliorant ainsi leurs possibilités de croissance au Qatar.La première cohorte du programme comprend 6 entrepreneurs du numérique.
Qatar Tourism organise la 51ᵉ session de la Commission régionale du tourisme de l’ONU pour le Moyen-Orient à Doha le 12 février 2025 - Cet évènement a réuni des ministres du tourisme, des hauts responsables et des experts de plusieurs pays de la région, ainsi que des dirigeants de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (UN Tourism).
L’Autorité de l’aviation civile du Qatar (QCAA) et l’Organisation de l'aviation civile d'Iran (CAO) ont signé hier un mémorandum d’entente (MoU) pour augmenter les droits de transport aérien entre les deux pays - Les deux parties ont discuté des mécanismes permettant de surmonter les obstacles opérationnels auxquels sont confrontées les compagnies aériennes des deux pays, des moyens de renforcer leur coopération dans le domaine du transport aérien, et ont échangé leurs points de vue sur un certain nombre de questions liées au domaine de l'aviation civile.
Finastra, un fournisseur mondial de logiciels financiers et de places de marché, a annoncé avoir été sélectionné par la banque qatarienne Al Rayan Bank pour mettre en place une nouvelle solution bancaire centrale entièrement dédiée à la finance islamique - En adoptant la solution de nouvelle génération de Finastra, la banque bénéficiera d’une offre complète qui optimisera ses opérations, réduira le coût total de possession et offrira des fonctionnalités améliorées à ses clients au Qatar.
Oman
Oman lance un projet Agri-Solaire pour renforcer la sécurité alimentaire et énergétique - Invest Oman lance un appel à l’investissement international pour un projet Agri-Solaire inédit dans le Sultanat, visant à renforcer sa stratégie de sécurité alimentaire tout en maximisant sa production d’énergie verte durable. Le projet, d’une valeur de 61,5 M OMR, couvrira environ 120 hectares de terres et utilisera la technologie du Singapourien V-Plus Agritech, spécialisée dans l’agriculture circulaire et l’aquaponie verticale. L’agri-solaire (ou agri-voltaïque) permet d'utiliser simultanément les terres pour l'agriculture et la production d'énergie propre, tout en intégrant des systèmes combinant culture de plantes et élevage de poissons par exemple. Ce parc agri-solaire a l’ambition de contribuer à la sécurité alimentaire et énergétique d’Oman, tout en soutenant la diversification économique et en générant des emplois dans les secteurs agricoles et aquacoles.
Oman grimpe de 20 places dans l'Indice de Perception de la Corruption - Oman a progressé de 20 places dans l'Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024 publié par Transparency International, se classant désormais 50ème sur 180 pays, avec un score passant de 43 à 55. Dans le monde arabe, Oman occupe désormais la quatrième place après les EAU, l’Arabie Saoudite et le Qatar, contre la septième en 2023. Ce progrès résulte des efforts de la Cour des Comptes d’Oman et du Bureau National de la Compétitivité à promouvoir l'intégrité des entités publiques à différentes échelles. Ces missions ont été menées dans le cadre du Plan d'Amélioration de l'Intégrité Nationale du Sultanat. Ce bond permet à Oman de consolider sa réputation d'environnement favorable aux affaires et à l'investissement.
Koweït
Le secteur bancaire koweïtien se porte bien en 2024 - Le revenu d’exploitation et le bénéfice pour 2024 de la Kuwait International Bank (KIB) augmentent respectivement de 26% et 21%. Le bénéfice de la Warba bank (filiale du fonds PIFSS) progresse de 14% par rapport à l’exercice 2023, le dividende distribué augmentant lui de 16, 4%, sans compter la distribution d'actions gratuites à concurrence de 6 % de la valeur boursière. La Kuwait Finance House (KFH) a pour sa part annoncé que son CA avait progressé de 18,7% pour s’établir à 1.147 M KD (3,6 Mds €). La banque affiche un bénéfice net historique de 602 M KD (1,9 Mds €), en progression de 3 % par rapport à 2023.
La possibilitéde voir le Koweït émettre de la dette souveraine prend forme. Mais quand et pour qui? - La ministre des finances vient d’annoncer que le Koweït «s’apprêtait» à revenir sur les marchés internationaux de la dette. La dernière émission remonte à 2017 et l’état ne peut s’endetter sans l’autorisation du Parlement, ou de l’émir depuis la suspension de la chambre basse.
Le budget pour 2025-26, annoncé la semaine dernière, affiche un déficit prévisionnel de 20Mds USD, soit 13 % du PIB. Le prix du pétrole retenu dans les prévisions étant supérieur au cours du marché, l’émission de dette pourrait constituer un moyen de poursuivre les premières réformes ébauchées. Par ailleurs, une émission souveraine koweïtienne s’adosserait à des fondamentaux très solides et le très faible niveau de la dette publique: l'encours actuel est estimé à 9 Mds USD (environ 6% du PIB). Faute de législation autorisant le recours à la dette, le gouvernement est actuellement contraint de puiser dans le fond de réserve de la KIA (le fonds souverain) pour financer ses déficits budgétaires.
Les analystes considèrent que la clientèle de la dette devrait être composée d'acheteurs locaux -pour qui le risque koweïtien sera assorti d'une charge en capital minime, et d'acheteurs internationaux -principalement asiatiques- sensibles à la qualité de la note du Koweït (AA-). L'unique euro-obligation émise par le Koweït, qui arrive à échéance en mars 2027, offre actuellement un rendement de 4,70 %.
Selon Fitch Ratings, dans l'hypothèse d'une reprise des emprunts, 30 % du déficit du Koweït serait financé par l'émission de dette. D’autres considèrent qu’en raison du niveau actuel du baril (environ 75 USD), le déficit budgétaire pourrait être très inférieur aux prévisions, retardant d’autant la nécessité d’émettre de la dette.